La défaite de l’occident selon Emmanuel todd : regards sur un conflit et ses implications globales

J’ai récemment consacré une vidéo et un article à l’étude de l’évolution d’Internet. En effet à mon sens nous sommes progressivement passés d’une culture de l’écrit à une culture multimédia et nous avons aussi évolué d’une culture du temps long à une culture du temps court.

Je fais partie d’une génération en voie de disparition, dont la culture est principalement axée sur l’écrit et le temps long. C’est ainsi que je me plonge naturellement dans la lecture d’une variété d’ouvrages.

Mes réflexions m’ont amené à penser que je pourrais procéder à la publication d’avis sur une partie des livres dont j’ai pris connaissance. Comme dénomination de playlist c’est l’expression « J’ai lu un livre » qui s’est immédiatement imposée. Elle s’est imposée pour deux raisons. La première étant que j’ai visionné plusieurs vidéos de la chaîne Maudin Malin, que je vous conseille au passage, laquelle a justement une playlist avec cette dénomination et cela m’a sans doute inspiré. La seconde étant que lorsque cette idée m’est venue à l’esprit j’étais un train de lire un livre de Stephan King publié chez « J’ai lu » et la constatation de la dénomination de cette maison d’édition m’a facilement fait glisser vers l’expression « J’ai lu un livre ».

Étant volontiers rameur à contre-courant, pour le premier avis relatif à un livre j’ai choisi de dénaturer un peu ce projet en commentant tout simplement un livre que je n’ai pas encore lu mais plutôt un livre que je désire lire, en l’occurrence celui qui s’intitule «  La Défaite de l’Occident », dont l’auteur est Emmanuel Todd.

Emmanuel Todd est décrit par Babelio comme étant un politologue, démographe, historien, sociologue et essayiste. Le résumé des données consultables sur ce site permet de retenir ceci : « Commençant par la démographie historique, il étudie les phénomènes de fécondité, mariage, mortalité. Ses recherches l’ont conduit à considérer que les systèmes familiaux ont un rôle déterminant dans l’histoire et la constitution des idéologies religieuses et politiques. Son premier livre, « La chute finale », paraît en 1976. Il y prédit « la décomposition de la sphère soviétique ». Il publie « Après l’empire » en 2002, ce livre est une réflexion prospective sur le déclin de la puissance des États-Unis, leur effondrement économique et stratégique, leur impuissance à s’affirmer comme seule superpuissance au monde ». Je m’arrête là pour la citation de Babelio dont j’ai exclu de nombreuses données non intéressantes pour mes propos de ce jour.

Si je n’ai pas lu ce livre, j’ai par contre écouté un long entretien donné par Emmanuel Todd à Europe 1 et que vous pouvez écouter sur europe1.fr sous la forme d’un podcast. C’est donc sur mes souvenirs de cet entretien, même s’il est vrai que je pourrais le réécouter, que je fonde mes propos concernant ce livre.

Ce que j’ai retenu à titre principal c’est que pour Emmanuel Todd dans la guerre entre la Russie et l’Ukraine, l’Ukraine a perdu. C’est là un discours diamétralement opposé à ce que les mass medias nous ressassent sans arrêt depuis le début de ce conflit. Il m’est arrivé plusieurs fois en zappant de tomber sur des émissions de Darius Rochebin sur LCI et dans ce monde parallèle la Russie aurait perdu depuis longtemps. Je n’ose même pas évoquer Slate dont une multitude d’articles ne cessent de dire que les russes avec du matériel qui au mieux ne seraient que des machines à laver améliorées à perdu et que son économie est détruite. Il y a chez ces médias un parti pris pour un camp, alors que nous devrions observer une neutralité, regretter l’existence de ce conflit et espérer un retour plus rapide à une situation pacifique.

Pourtant si l’on se donne la peine de sortir de ce marécage et de chercher des informations véritables au lieu de s’en tenir à des propos qui sont plus de la propagande idéologique que de l’information on pouvait se rendre compte que les propos les plus répandus sur ce conflit sont au mieux sujets à discussion, au pire dénués de toute franchise.

La défaite de l’Ukraine, si elle se confirme, ne concernerait finalement pas uniquement ce pays, mais plus largement elle engloberait les États Unis d’Amérique (USA) et l’Europe, que nous pouvons regrouper sous le terme d’Occident. Car le clan Occidental a soutenu l’Ukraine dans cet affrontement, faisant ainsi perdurer un conflit et augmenter le nombre de morts, le tout en détruisant leurs propres économies. C’est en cela qu’il faut parler non pas seulement de la défaite de l’Ukraine, mais plutôt de la défaite de l’Occident.

Ce que j’ai également retenu de cet entretien réside dans le fait que la défaite de l’Occident ne serait pas seulement militaire. Elle porterait également sur des aspects économiques, technologiques, et idéologique. Il y a là un effondrement du clan occidental particulièrement inquiétant et qui pourrait bien nous préparer des lendemains qui déchantent.

L’Occident s’est empêtré dans une idéologie aux valeurs plus que douteuses en souhaitant l’imposer au monde entier qui n’en a que faire. Même sa propre population conteste ses prétendues valeurs en réalité vides de tout sens. L’idéologie grotesque défendue par l’Occident peut entraîner sa perte et Emmanuel Todd estime que l’origine actuelle de la situation de l’Occident peut se trouver, au moins en partie, dans la baisse de la croyance en Dieu, plus précisément dans la diminution des personnes qui adhérent au protestantisme, mais le même constat pourrait être fait en France avec la désaffection à l’égard de la religion catholique. On ne peut qu’adhérer à ce constat tant sont nombreux les gens qui ne croient plus en rien si ce n’est en leur petit nombrilisme ampli de narcissisme qu’ils sont.

J’ai également retenu de cet entretien les différences de visions entre la Russie et l’Occident, lesquelles sont tellement prononcées qu’il est impossible pour chacun d’entre eux de comprendre l’autre. Déconnectés de toute réalité les membres du clan occidental apparaissent comme étant des fous aux yeux des russes. Il est ici possible de faire un parallèle avec la situation politique en France où pour une personne de droite les membres de la gauche semblent atteints d’un trouble mental. Les conceptions défendues par les Russes et le clan occidental sont tellement différentes qu’il est difficile, voire impossible, de se comprendre.

J’ai également retenu de cet entretien que la société russe ressemblerait plus à la société française des années 14 (1914, pas 2014). Elle serait une société que l’on pourrait considérer comme étant traditionnelle. En cela elle s’oppose nécessairement aux sociétés occidentales qui pour la plupart sous l’influence d’un progressisme de mauvais aloi se sont de longues dates engagées dans la voie de la décadence la plus absolue.

Je suis impatient de découvrir plus en détail les analyses d’Emmanuel Todd. Ce livre me semble particulièrement intéressant et s’inscrit dans la liste des ouvrages que je vais prochainement lire.