Ces français qui ne savent plus écrire

J’ai entendu, au cours de la matinée du mardi 23 janvier 2024 sur Europe 1, une information qui m’a surpris.

Selon les indications transmises par cette chaîne de radio, des Français ne parviendraient plus à écrire. Ils ne seraient plus capables de tenir un stylo et de s’en servir correctement. Suite à ce constat, une partie d’entre eux s’est résignée à prendre des cours d’écriture. Il est probable qu’une situation similaire se produise pour d’autres nationalités et dans d’autres pays.

J’avais connaissance de l’existence de cours d’écriture pour des adultes, mais jusqu’alors, il me semblait que cela ne concernait que des personnes qui ont été atteintes d’un accident vasculaire cérébral, aussi dénommé « attaque cérébrale » et souvent désigné simplement par la terminologie AVC. Celles-ci, en effet, peuvent souffrir d’aphasie qui peut concerner l’écriture, d’où le besoin de réapprendre à écrire, ce qui peut imposer d’abandonner l’usage de sa main dominante pour recourir à celle qui jusqu’alors n’était pas utilisée pour l’acte d’écrire.

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En dehors du cas spécifique des personnes victimes d’un AVC, la perte de la capacité à écrire correctement serait étroitement liée à l’usage de l’informatique. En effet, au lieu d’écrire, de nombreuses personnes pianotent sur des claviers, réels ou virtuels, au point de ne tenir que très exceptionnellement un stylo. Je vois dans cette perte de la capacité à écrire une conséquence du passage de la culture de l’écrit à une culture multimédia, lequel est accompagné par une transition d’une culture du temps long à une culture du temps court, comme je l’avais précisé en vidéo et dans un article.

D’autres causes peuvent aussi être avancées. Ainsi, on ne peut exclure le fait qu’une partie de ces personnes présentait déjà des défaillances dans le domaine de l’écriture. En effet, l’Éducation nationale n’est devenue que l’ombre d’elle-même, au point de chuter sans cesse dans le classement Pisa et de ne plus parvenir à transmettre les connaissances.

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Or, la transmission des savoirs est essentielle pour le développement des individus et, plus largement, pour celui de la société toute entière. Concernant plus spécifiquement l’écrit, j’entends ici par ce terme non seulement l’acte lui-même mais également la bonne connaissance de la langue à écrire, des conséquences étonnantes peuvent se produire, ainsi que le démontre l’actualité récente.

En effet, le site lefigaro.fr nous apprend qu’un adolescent vient d’être mis en examen au motif qu’il est l’auteur de plusieurs centaines de fausses alertes à la bombe. Toutefois, ce que cet article ne dit pas mais qui a été évoqué par Europe 1 lors de l’émission mentionnée au début de cet article réside dans le fait que finalement ce mineur a été confondu en raison de l’existence d’une faute de français qu’il faisait systématiquement lors des fausses alertes à la bombe. C’est cette répétition inlassable de la même erreur qui a amené ce mineur à reconnaître être l’auteur de ces fausses alertes à la bombe.

La perte de la capacité à écrire s’inscrit plus largement, à mon sens, dans une véritable attaque contre la langue française. J’avais antérieurement consacré un article et une vidéo sur l’évolution historique et juridique de l’usage du français.

La langue française n’est pas seulement attaquée de l’étranger, mais elle connaît de véritables ennemis de l’intérieur, lesquels politiquement se situent clairement à gauche, ce qui n’est pas pour nous surprendre.

Toujours sous l’argument fallacieux de l’égalité et du progrès, une frange de la population s’échine à détruire la langue française pour faire régner l’écriture inclusive, version moderne du règne par la terreur. Car s’opposer à l’écriture inclusive revient à se mettre à dos les fausses féministes actuelles, mais vraies opportunistes, ainsi que les gauchistes de tous poils, dont la soumission est l’une des principales caractéristiques.

L’écriture inclusive constitue probablement l’une des pires atteintes contre la langue française et son utilisation devrait non seulement être interdite mais également sanctionnée. Il est d’ailleurs intéressant d’être vigilant pour identifier les personnes, y compris les personnes morales, qui utilisent l’écriture inclusive. C’est un bon indicateur pour savoir qui sont nos ennemis et ceux qui désirent la perte de notre pays, dont la langue est nécessairement l’une des caractéristiques.

Déjà particulièrement horrible en elle-même, l’écriture inclusive connaît une avancée encore plus prononcée dans la décadence avec une certaine Typhaine D, qui serait, paraît-il, comédien, auteur et metteur en scène (l’usage du masculin a été fait volontairement pour « lui rendre la monnaie de sa pièce »), bien que je ne l’aie jamais vue nulle part à ce titre, et qui voudrait féminiser la langue française en modifiant la grammaire. Cette personne, au regard terrifiant, a sans doute trouvé un véhicule intéressant pour le développement de sa notoriété jusqu’alors absente et son apport à la société se limite là.

La perte de la capacité à écrire et les attaques contre la langue française sont particulièrement inquiétantes. Pour pouvoir communiquer, il est nécessaire d’avoir la même langue et non des dégénérations pitoyables d’une langue initiale qui serait martyrisée selon le bon vouloir de chacun. Il est aussi nécessaire de pouvoir écrire et lire cette langue. Certes, les moyens informatiques existent, mais l’écrit est nettement plus performant en ce qui concerne la mémorisation et plus généralement l’apprentissage. En ce sens, on peut d’ailleurs noter que la Suède a préféré revoir ses méthodes d’enseignement pour délaisser les outils numériques au profit des manuels scolaires. Ce phénomène récent de résistance aux écrans en faveur d’outils plus traditionnels pointe le bout de son nez dans d’autres pays, comme le Danemark et les Pays-Bas. Même Gabriel Attal lorsqu’il était ministre de l’éducation nationale a émis quelques mots à ce sujet.