🔥 Analyse du conflit Arménie-Azerbaïdjan 🌍

Je poursuis la série intitulée « J’ai lu un livre » dédiée à la découverte d’ouvrages. Je souhaite évoquer avec vous une œuvre de Frédéric Pons intitulée « L’Arménie va-t-elle disparaître », portant le sous-titre « Un conflit oublié aux portes de l’Europe ».

📚 Le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan est mal documenté en France dans les mass médias. L’actualité porte plus son regard sur celui qui oppose Israël au Hamas et sur la guerre entre l’Ukraine et la Russie.

En cherchant dans la littérature, il est toutefois possible de prendre connaissance d’informations sur ces pays et sur ce conflit. C’est le cas avec cet ouvrage de Frédéric Pons, qui nous permet d’obtenir un éclairage sur l’Arménie et sur la guerre opposant ce pays à l’Azerbaïdjan.

Malgré l’importance de ce conflit, les feux de l’actualité se portent rarement sur lui, ce qui peut s’expliquer par la faible superficie de l’Arménie qui est inférieure à 30 000 km², par une population restreinte inférieure à 3 millions d’habitants et par un emplacement dans le Caucase qui ne se distingue pas par une haute importance stratégique, du moins pour les Occidentaux.

L’Arménie est le premier pays au monde à avoir adopté le christianisme comme religion d’État, à l’époque au détriment du zoroastrisme et du paganisme, ceci en 301 lorsque le roi Tiridate IV s’est converti à cette religion. Il est considéré qu’antérieurement les apôtres Barthélemy et Thadée auraient introduit le christianisme en terre arménienne au 1er siècle après Jésus-Christ. Le christianisme représente encore à ce jour la religion dominante en Arménie avec des fidèles estimés à environ 95 % de la population, cette estimation variant faiblement selon les sources. Parmi ces fidèles, seuls 8 % seraient catholiques et 2 % protestants, la majorité étant des orthodoxes relevant principalement de l’Église apostolique arménienne. Depuis 2005, la séparation de l’État et de l’Église apostolique arménienne est effective dans les textes.

🙏 La prise en considération des religions des différents belligérants dans ce conflit n’est pas dénuée d’intérêt puisqu’en Azerbaïdjan la principale religion est l’islam, là aussi pour environ 95 % de la population. L’Azerbaïdjan est soutenu par la Turquie où l’Islam représente 98 % de la population, ces chiffres pouvant toutefois fluctuer, aussi bien pour l’Azerbaïdjan que pour la Turquie, en fonction des sources. Pour mémoire je rappellerais que la Turquie est l’auteur d’un véritable génocide arménien en 1915 avec déportations et massacres causant la mort de 1 200 000 à 1 500 000 Arméniens ottomans, génocide jamais reconnu par la Turquie.

🔥 La guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan présente une nette dimension religieuse. Dans le livre objet de la présente discussion, l’auteur cite Aram Mardiroissan, professeur agrégé de droit à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne et directeur d’études à l’École pratique des hautes études, qui écrivait dans la revue Front populaire de mars 2021 le texte suivant : « les crimes contre l’humanité, mutilations ou décapitations de soldats et de civils, tortures des prisonniers, et la destruction systématique des monuments chrétiens commis par les assaillants attestent de leur fanatisme religieux ». Pour lever toute ambiguïté, je précise que dans le texte précité le mot « assaillants » fait référence aux troupes de l’Azerbaïdjan. Aram Mardiroissan ajoutait à propos des dirigeants occidentaux : « en abandonnant l’Arménie qui représente un poste avancé de l’Occident face au monde turco-musulman, ils agissent de façon suicidaire dans la guerre de civilisation qui leur est livrée ».

🌟 La dimension religieuse de ce conflit ne doit pas être négligée. Il est même nécessaire de tenir compte d’elle comme constituant un avertissement pour notre pays concernant le futur qu’il pourrait connaître. De même, cette situation doit servir d’enseignement alors que la Turquie continue à vouloir intégrer l’Union européenne, même si son projet semble être devenu plus difficile à réaliser en raison de la perspective de faire entrer l’Ukraine dans l’Union européenne. Il est à craindre que si un jour la Turquie parvienne à intégrer l’Union européenne, elle en profitera, tel un cheval de Troie, pour noyauter celle-ci pour la détruire ou pour la tourner à son avantage.

L’Azerbaïdjan peut avoir d’autres intérêts pour conquérir l’Arménie. Outre l’extension de son territoire, cela lui donnerait d’importants gains économiques et géopolitiques. L’Azerbaïdjan pourrait ainsi obtenir des plateaux fertiles, des sous-sols riches en minerais, comme de l’argent, du zinc, du cuivre, du molybdène, mais également une ressource essentielle à savoir l’eau et tout un réseau de barrages hydrologiques.

Au vu de ces éléments, on ne doit donc pas s’étonner que l’Azerbaïdjan ne cesse de vouloir s’emparer de l’Arménie avec le but affiché de détruire entièrement sa population. Ainsi, ce livre nous permet de prendre connaissance des nombreuses et terribles brimades dont ont été victimes les Arméniens de la part de l’Azerbaïdjan, ceci alors que la plupart des membres de la communauté internationale, dont la France, ont préféré, le plus souvent, tourner les yeux, même si on peut relever que quelques personnalités politiques de nos contrées ont élevé la voix en faveur de l’Arménie, dont Éric Zemmour, Philippe de Villiers et Marion Maréchal. On peut ajouter que des associations comme SOS Chrétiens d’Orient œuvrent pour l’Arménie.

Ce mardi 23 avril 2024, l’Arménie et l’Azerbaïdjan ont annoncé avoir commencé à délimiter leur frontière commune sur la base de cartes datant de l’époque soviétique, ce qui pourrait indiquer qu’un accord de paix serait proche. Dans le cas où cet accord interviendrait, celui-ci sera-t-il durable ? Rien n’est moins sûr. Je ne peux m’empêcher de penser au titre d’un chapitre de ce livre qui se trouve être le suivant : « on sait qu’ils reviendront ».

📰 Le livre « L’Arménie va-t-elle disparaître » constitue à mon sens une bonne porte d’entrée pour comprendre le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan et plus largement pour découvrir des parties de l’histoire de ces deux pays.

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