Du mauvais et du bon usage du crédit

Recourir à un crédit pour financer l’acquisition d’un bien est très tentant, encore plus lorsque les taux d’intérêts sont bas comme actuellement, situation qui perdure depuis une longue période désormais. Il existe toutefois deux usages différents du crédit. L’un correspond à un mauvais usage, tandis que l’autre, par opposition, correspond à un bon usage du crédit.

Le mauvais usage du crédit consiste à se servir de celui-ci pour faire l’acquisition d’un bien qui va constituer un passif. Le terme passif doit être ici déconnecté de sa signification comptable. Il doit être présentement entendu comme signifiant que le bien en cause ne va pas être générateur d’une richesse. Souvent ce bien peut donner aux tiers, voire même à son propriétaire, l’illusion d’une richesse mais il ne va pas produire celle-ci. Au contraire il va diminuer celle qui existait avant son acquisition.

Le mauvais usage du crédit est le plus courant, à tel point que de nombreuses personnes ont connaissance uniquement de celui-ci. Il est utilisé pour financer l’acquisition de biens aussi divers qu’une voiture, une moto, une télévision, des meubles meublants, un téléphone. Il peut aussi être utilisé dans le cadre d’un prêt étudiant. Il peut aussi servir pour financer l’achat d’un bien immobilier destiné à l’habitation.

Dans ces cas le crédit sert à financer une dépense qu’il aurait été possible, dans de nombreux cas, de financer autrement, principalement en économisant pendant une période donnée les sommes nécessaires pour faire un achat comptant, ou en faisant l’acquisition d’un autre produit à un prix moins élevé. Ainsi le crédit, dans cette situation, constitue un appauvrissement peu raisonnable puisque le crédit va revenir plus cher qu’un achat comptant.

A l’inverse le bon usage du crédit consiste à utiliser celui-ci pour financer l’acquisition d’un actif. Là aussi le terme actif ne doit pas être entendu dans son sens comptable habituel. Il faut considérer que présentement il désigne un bien qui va pouvoir générer une richesse.

L’exemple typique réside dans le recours à un crédit pour financer l’acquisition d’un bien immobilier destiné à être ensuite proposé sur le marché de la location. Dans ce cas le bien immobilier va permettre de percevoir des loyers, autrement dit il va procurer un enrichissement à son propriétaire.

L’acquisition d’un bien passif devrait en conséquence être effectué avec des fonds dont on dispose déjà, et non par le recours à un crédit, même si cela impose de s’astreindre à faire des économies pendant une période déterminée. Le crédit devrait ainsi être réservé à l’acquisition d’un bien actif.

Il est toutefois possible d’être confronté à des situations où le recours à un crédit pour financer un passif est quasiment obligatoire. Dans ce cas il faut négocier le taux du crédit pour avoir le taux le plus bas possible. Il faut également essayer d’avoir un apport important afin de limiter le montant du crédit.