đź“š DĂ©cryptage d’un livre : Michel Onfrey, La nef des fous – des nouvelles du bas empire (tome 1) đź“–

J’ai souhaité évoquer aujourd’hui le livre « La nef des fous – des nouvelles du bas empire » de Michel Onfrey.

Dans cet ouvrage, Michel Onfrey fait état pratiquement pour chaque journée de l’année 2020 des épisodes marquants de notre époque qui illustrent parfaitement la décadence dans laquelle nous sommes contraints de vivre. En fonction des événements, il peut y avoir plusieurs épisodes pour une même journée, ou à l’inverse aucun.

La consultation de cet ouvrage permet de voir, comme dans un rétroviseur ou avec une machine à remonter le temps, la folie contemporaine. Les faits retracés dans ce livre, qui ne concernent pas uniquement la France, sont particulièrement édifiants. Si je regrette les propos de Michel Onfrey contre la religion catholique, sur les autres thématiques ses remarques sont éclairantes.

Les champs de la perdition humaine retracés dans cet ouvrage sont si vastes que je me garderais bien d’en faire un inventaire exhaustif. Je me contenterais donc de citer quelques éléments de ce livre en faisant référence à des chapitres, bien que techniquement je ne sois pas certain que ce terme soit exact, il s’agit plutôt de paragraphes regroupés sous un titre commun.

Ainsi, dans un chapitre intitulĂ© « C’est Mozart qu’on assassine », Michel Onfray regrette que sous couvert d’initier les enfants Ă  l’OpĂ©ra, le théâtre des Champs-ÉlysĂ©es propose des versions allĂ©gĂ©es du rĂ©pertoire. On raccourcit, nous dit-il, « car il faut faire avec la disparition de la capacitĂ© Ă  se concentrer plus d’une minute, fruit pourri de la civilisation de l’écran ». Michel Onfray partage ainsi une analyse que j’avais exprimĂ©e antĂ©rieurement dans une vidĂ©o et un article concernant l’évolution culturelle actuelle qui abandonne le temps long au profit du temps court, phĂ©nomène qui est accompagnĂ© par une adoption du support audiovisuel au dĂ©triment du support Ă©crit.

Dans ce chapitre, Michel Onfray regrette Ă©galement le fait de remplacer les textes originaux par d’autres plus simplifiĂ©s et de moindre qualitĂ©, tout comme il s’inscrit contre l’instauration d’une participation active dans le spectacle, impliquant le jeune public dans des performances similaires Ă  celles des professionnels, dans le but de dĂ©sacraliser l’OpĂ©ra et de le rendre accessible Ă  tous. Cette analyse, mĂŞme si elle est menĂ©e sur des fondements diffĂ©rents, rejoint dans l’esprit celle que j’avais dĂ©veloppĂ©e dans une vidĂ©o et un article relatifs Ă  Aya Nakamura, prise en tant que symbole musical de l’effondrement de la sociĂ©tĂ©.

Dans un autre chapitre, Michel Onfray dénonce les nouveaux vandales, constitués en l’occurrence par les personnes qui s’attaquent de différentes façons aux statues, soit en les détruisant, soit en les vandalisant avec de la peinture. Nous pourrions ajouter à cette catégorie ceux qui luttent devant les tribunaux pour les faire enlever ou pour empêcher qu’elles soient remises à leur place. Il note avec exactitude que l’Occident s’était jadis indigné contre les talibans qui détruisaient des œuvres d’art, alors qu’aujourd’hui le même Occident applaudit ceux qui se comportent de la même façon.

Encore dans un autre chapitre, Michel Onfray tient des propos durs contre l’interruption médicale de grossesse qui permet de mettre un terme à la vie d’un enfant se trouvant dans le ventre de sa mère et ceci tant que l’accouchement ne s’est pas produit. La loi relative à l’interruption médicale de grossesse constitue pour lui le retour du funeste docteur Mengele et Michel Onfray constate que « dans notre société, il vaut mieux être un chat maltraité, c’est passible de prison, qu’un enfant à qui on va pouvoir, grâce à la gauche, légalement infliger la peine de mort ». On peut constater que la situation s’est encore dégradée puisque sous l’impulsion principalement des féministes et de leurs serviteurs les gauchistes, l’avortement a été inscrit dans la constitution. C’est paraît-il une avancée et un progrès, peut-être, mais alors uniquement vers la mort.

Dans plusieurs chapitres, Michel Onfray Ă©pingle les marques qui font allĂ©geance Ă  divers groupes de pression. Ainsi en va-t-il de Lego qui a renoncĂ© Ă  commercialiser un kit de l’aĂ©ronef hybride Bell Boeing V-22 Osprey, un appareil de transport de l’armĂ©e amĂ©ricaine, sous la pression de l’association allemande German Peace Society-United War Resisters, laquelle avait organisĂ© une campagne de protestation sous la bannière « On aime les briques, pas la guerre ! » et des manifestations devant des magasins. Il en va de mĂŞme de Mercedes qui, Ă  l’occasion d’un grand prix, a peint ses vĂ©hicules en noir, de l’OrĂ©al qui renonce Ă  utiliser le mot « Blanc », d’Uncle Bens qui a prĂ©fĂ©rĂ© procĂ©der Ă  un changement de nom, mais Ă©galement d’Apple, de Pepsi-Cola, de Mars, autant de marques contre lesquelles en rĂ©ponse chaque consommateur peut prendre la dĂ©cision de ne pas acheter leurs produits.

Le concept de ce livre est intéressant. Michel Onfray procède annuellement à la publication d’un nouveau tome, ce qui peut constituer un indice selon lequel cette thématique a rencontré son public. Nous en sommes désormais au tome 4, celui évoqué présentement constituant le tome 1.