La contribution à l’audiovisuel public n’a plus de sens

La contribution à l’audiovisuel public (1) permet le financement des antennes publiques de radio de télévision. Concrètement elle est destinée au financement des groupes France Télévisions, Radio France, Arte France, France Médias Monde, TV5 Monde et de l’INA.

Entachée d’une situation anormale et d’une inégalité devant l’impôt cette contribution voit son montant programmé pour augmenter. Les chaînes financées par la contribution ne sont pas gratuites, contrairement à une opinion répandue, et l’offre des antennes publiques bénéficiant de cette contribution est d’un faible niveau, lequel pourrait encore diminuer. Ces antennes publiques ne sont pas neutres et se complaisent à faire la promotion d’une idéologie. Alors que la concurrence s’est multipliée ce mode de financement de l’audiovisuel appartient à une époque révolue.

1) Une situation anormale et une inégalité devant l’impôt

Il serait raisonnable de penser que les personnes redevables de cette contribution doivent être uniquement celles qui bénéficient de l’accès aux chaînes publiques. Pourtant ce n’est pas nécessairement le cas.

En effet plusieurs personnes se voient contraintes de payer cette contribution pour un service dont elles ne disposent pas. Ainsi celles qui vivent dans une zone non couverte par la télévision vont tout de même devoir payer cette contribution.

A l’inverse des personnes qui bénéficient de ce service ne sont pas obligées de payer cette contribution. Tel est notamment le cas des personnes qui pour recevoir la télévision utilisent une carte tuner conjointement à un ordinateur. Il en va de même de celles qui reçoivent la télévision par le réseau internet.

Ces exemples, qui ne sont pas exhaustifs, démontrent a minima la présence d’une situation anormale et, pensons nous, d’une inégalité devant l’impôt.

2) Un montant programmé pour augmenter

Le montant de cette contribution doit normalement augmenter chaque année car il est aligné sur l’inflation.

S’il a été exceptionnellement décidé de geler cette évolution du montant de la contribution pour les années 2020 et 2021 il n’en reste pas moins que le montant de la contribution est programmé pour augmenter chaque année.

3) Des chaînes faussement gratuites

Contrairement à l’opinion la plus communément répandue les chaînes publiques ne sont pas gratuites. En effet le paiement pour visionner ou écouter ces chaînes se fait par le règlement de la contribution.

Ainsi les chaînes publiques sont bel et bien payantes. Pire encore sans scrupule elles réussissent l’exploit de faire payer même ceux qui ne les regardent pas.

4) Un niveau faible qui risque de diminuer encore

Si quelques programmes sont de qualité l’offre proposée est le plus souvent d’un faible niveau. Ce niveau risque d’ailleurs de devenir encore plus faible chaque année, au moins pour la télévision.

En effet des chaînes financées par la contribution audiovisuelle ont rejoint le service Salto accessible en streaming par Internet, service qui n’est pas gratuit mais consultable moyennant paiement.

Il est donc à craindre que les chaînes publiques réservent les programmes de qualité au service Salto. Dès lors proposée par les chaînes publiques en dehors de Salto se limiterait aux programmes les plus mauvais dont elles disposent.

5) Une absence de neutralité et la promotion d’une idéologie

Les chaînes du service public ne sont pas neutres politiquement ni idéologiquement. Elles propagent une idéologie à laquelle certains peuvent adhérer mais que d’autres peuvent rejeter.

Or il s’avère particulièrement anormal d’obliger les personnes qui n’adhèrent pas à cette idéologie de procéder au financement de ceux qui font sa promotion.

6) La multiplication de la concurrence

Il existe une multiplication d’offres concurrentes tels que celles de Netflix, Disney + ou Amazon Prime Channels.

Le fait que ces chaînes soient payantes ne modifient en rien la donne vis à vis des chaînes publiques puisque celles-ci sont en réalité payantes à travers la contribution audiovisuelle.

Or les chaînes privées offrent des programmes de bien meilleure qualité que les chaînes publiques. Dès lors une personne qui veut voir un programme de qualité est contrainte de s’abonner à une chaîne privée. D’où la nécessité pour elle de faire un double règlement. Elle va être contrainte de payer les chaînes publiques par l’intermédiaire de la contribution et de faire un règlement auprès de la chaîne privé.

On peut d’ailleurs remarquer que la suppression de la contribution permettrait à ces personnes de profiter plus facilement d’offre concurrente aux chaînes publiques. En effet en ne réglant pas la contribution les sommes ainsi économisées pourraient être utilisées pour payer une chaîne privée (2).

7) Une époque révolue

La contribution audiovisuelle semble complètement dépassée. Elle appartient à une autre époque. Il faut mettre absolument un terme à cette contribution. Les chaînes publiques doivent lutter à armes égales avec les chaînes privées et disposer uniquement des mêmes modes de financement.

En supprimant la contribution audiovisuelle la France s’inscrirait dans le sens d’un mouvement qui existe déjà dans d’autres pays. En effet ce type de contribution n’est pas spécifique à la France. Une contribution similaire existe dans d’autres pays. Mais on peut constater dans plusieurs pays étrangers la présence d’un mouvement pour supprimer cette contribution. Ainsi elle a été supprimée en 2000 aux Pays-Bas. En Belgique elle a été supprimée en 2002 en Flandre et à Bruxelles-Capitale puis en 2018 elle a été supprimée en Wallonie.

Notes de bas de page :

(1) Cette contribution était auparavant désignée sous le terme de redevance audiovisuelle.

(2) En 2020 l’abonnement standard auprès de Netflix pour un an revient quasiment au même prix que le montant de la contribution à l’audiovisuel public.