đŸ“šđŸ’„ Le Fight Club FĂ©ministe de Jessica Bennett ou le fĂ©minisme agressif đŸ’„đŸ“š

Je poursuis ma sĂ©rie sur les livres que j’ai dĂ©couverts, avec un ouvrage trouvĂ© Ă  l’occasion de la journĂ©e de la femme. La bibliothĂšque que je frĂ©quente avait mis en Ă©vidence plusieurs Ɠuvres Ă©crites par des femmes ou destinĂ©es Ă  l’attention des femmes. Parmi celles-ci figurait « Le Fight Club FĂ©ministe », sous-titrĂ© « Manuel de survie en milieu sexiste », rĂ©digĂ© par Jessica Bennett.

Jessica Bennett est une journaliste américaine qui se consacre à écrire sur le genre et le sexisme, ce qui peut influencer sa partialité.

Le titre de l’ouvrage fait Ă©videmment rĂ©fĂ©rence au film remarquable « Fight Club » de David Fincher, avec Brad Pitt et Edward Norton dans les rĂŽles principaux, lui-mĂȘme inspirĂ© du roman Ă©ponyme de Chuck Palahniuk.

Ce choix de titre n’est pas anodin et exprime une tendance agressive de la part de Jessica Bennett, une tendance que l’on retrouve tout au long de son livre.

Si l’on cherche une vie harmonieuse entre les hommes et les femmes, ce n’est certainement pas avec son ouvrage qu’il sera possible d’y parvenir, car celui-ci considĂšre que les hommes sont coupables de tout en tout temps.

Ce texte porte sur le monde de l’entreprise, un domaine qui, sous des apparences feutrĂ©es, est en rĂ©alitĂ© un vĂ©ritable champ de bataille, Jessica Bennett aurait Ă©tĂ© bien inspirĂ©e de tenir compte de cette rĂ©alitĂ©. De nombreux faits qu’elle dĂ©nonce ne sont pas le rĂ©sultat d’une opposition entre hommes et femmes, mais plutĂŽt d’une opposition entre salariĂ©s, quel que soit leur sexe.

De mĂȘme, il y a un manquement dans son exposĂ© ou sa comprĂ©hension de la rĂ©alitĂ© lorsqu’elle dĂ©nonce des faits comme une atteinte aux femmes, alors qu’ils traduisent simplement l’incompĂ©tence d’une personne, indĂ©pendamment de son sexe, dans un domaine particulier.

NĂ©anmoins, en adoptant son raisonnement, l’auteur flatte son public en lui Ă©vitant de vĂ©ritablement remettre en question ses propres perceptions, ce qui supposerait de comprendre la rĂ©alitĂ© des faits.

Ce texte mal rĂ©digĂ©, au contenu systĂ©matiquement belliqueux, agrĂ©mentĂ© d’illustrations enfantines, est difficile Ă  lire. Personnellement, je n’ai pas pu terminer cet ouvrage tant il est indigeste.

D’une certaine façon, on pourrait considĂ©rer que cet ouvrage, s’il Ă©tait mieux rĂ©digĂ© et avec un contenu plus objectif, pourrait constituer un livre de dĂ©veloppement personnel ou professionnel, Ă©tant donnĂ© qu’il concerne le milieu de l’entreprise.

Toutefois, il peut ĂȘtre intĂ©ressant sur le marchĂ© de viser une sous-niche plus spĂ©cialisĂ©e. Adopter une approche subjective visant la sous-niche constituĂ©e par les fĂ©ministes dans le monde de l’entreprise est probablement plus porteur en termes de ventes et de chiffre d’affaires.

On peut dÚs lors se demander si la démarche de Jessica Bennett est sincÚre, ou si en adoptant une approche féministe et agressive, elle ne cherche pas plutÎt une formidable opportunité financiÚre et professionnelle.

Ce livre indigeste participe au dĂ©veloppement artificiel d’un conflit entre les hommes et les femmes, et les conseils qu’il contient pourraient bien se retourner contre ses lectrices en leur donnant une image belliqueuse et nĂ©gative.