Bonus réparation : échec pour les consommateurs, succès pour les réparateurs

L’association nationale de défense des consommateurs et usagers vient de publier le bilan 2023 de l’observatoire du fonds de réparation des équipements électriques et électroniques.

Ce bilan inclut une analyse de 160 000 réparations de télévisions, lave-vaisselle, et autres réfrigérateurs effectuées sous le régime du bonus réparation, instauré par la loi n° 2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire. Rappelons que ce bonus, appliqué depuis décembre 2022, vise à encourager la réparation plutôt que le remplacement d’un produit cassé par un neuf. Il s’appliquait initialement aux produits électriques et électroniques, textiles, chaussures. Concrètement, lorsqu’un consommateur demande une réparation, une réduction est appliquée sur le prix habituel, le montant de cette réduction étant pris en charge par l’État.

N’ayant pas véritablement rencontré de succès, le montant du bonus a été  doublé en 2024, en plus de son application à de nouveaux produits.

Cependant, le bilan de l’association nationale de défense des consommateurs et usagers révèle une situation alarmante. Entre janvier et novembre 2023, le coût moyen des réparations couvertes par ce dispositif a augmenté. La facture moyenne pour faire réparer les lave-linge, fours encastrables ou cuisinières a augmenté de 12%. La hausse a été de 14% pour les téléviseurs et de 18% pour les téléphones portables.

Il semble que les réparateurs aient compris qu’avec ce dispositif, il était possible d’augmenter leurs prix. Alors que les consommateurs étaient disposés à faire réparer un objet pour un prix donné sans le bonus réparation, l’instauration de ce dernier a conduit à une augmentation des prix. Au final, les consommateurs ne réalisent aucune économie avec ce dispositif. Pire encore, pour ceux qui paient des impôts, cela peut entraîner un appauvrissement, car le financement de ce dispositif provient des impôts, susceptibles d’augmenter pour soutenir davantage ce système.

En fin de compte, les seuls bénéficiaires semblent être les réparateurs.