Publié le 11 octobre 2024,
Mis à jour le 21 octobre 2025
Les produits reconditionnés séduisent toujours plus de consommateurs grâce à leurs prix attractifs et leur dimension écologique. Qu’il s’agisse de smartphones, de tablettes ou de gadgets électroniques, le marché du reconditionné poursuit son essor.
Mais un an après nos premières alertes, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) tire à nouveau la sonnette d’alarme.
En 2025, une nouvelle série d’enquêtes confirme que près d’un tiers des professionnels contrôlés ne respectent toujours pas les règles essentielles du secteur : garanties légales, transparence sur l’état des batteries, effacement des données…
Derrière les promesses séduisantes du reconditionné, les dérives persistent.
Retrouvez dans le corps de cette page la vidéo qui résume les principaux enseignements de notre précédent article sur ce sujet.
Alors, acheter un produit reconditionné est-ce vraiment une bonne affaire ? Faisons le point.
🎥 À voir : notre vidéo de 2024 sur les produits reconditionnés, les promesses et les pièges d’un marché en plein essor.
Table des matières
1. Un marché toujours attractif
Les produits reconditionnés présentent des avantages évidents pour les consommateurs.
Ils sont moins chers que les produits neufs, prolongent la durée de vie des appareils électroniques et s’inscrivent dans une démarche écologique, en réduisant les déchets liés à l’industrie technologique.
Le succès du reconditionné s’explique aussi par la hausse des prix du neuf et les préoccupations environnementales croissantes.
Smartphones, tablettes, ordinateurs portables et objets connectés, tous les segments sont désormais concernés.
2. Une façade séduisante, mais une réalité toujours préoccupante
Derrière cette apparente réussite commerciale, la DGCCRF constate une stagnation, voire une aggravation, des mauvaises pratiques.
Selon les contrôles menés en 2024 et 2025, près de 30 % des entreprises du secteur du reconditionné ont été épinglées.

a. Des tests de fonctionnement toujours insuffisants
La qualité des contrôles reste très variable selon les acteurs.
Certaines entreprises n’effectuent que des vérifications superficielles, notamment sur les batteries et les écrans, deux éléments essentiels pour les appareils mobiles.
Résultat : des produits défectueux ou faiblement testés reviennent sur le marché, parfois vendus comme “certifiés” ou “grade A”.
La traçabilité des réparations demeure également un point faible. Peu d’entreprises détaillent les interventions réalisées ou la provenance des pièces de remplacement.
b. Des informations trompeuses pour les consommateurs
Les mentions commerciales comme “remis à neuf”, “certifié” ou “grade A+” n’ont pas de définition légale et varient fortement d’un vendeur à l’autre.
Pire : certains affichent des labels ou garanties qui n’existent pas.
La DGCCRF a constaté que de nombreux sites mentionnaient une garantie d’un an seulement, alors que la loi impose deux ans au titre de la garantie légale de conformité.
Dans plusieurs cas, l’état des batteries, un critère décisif pour les smartphones, n’était pas précisé.
Enfin, certains appareils présentaient un effacement incomplet des données : les fichiers personnels de l’ancien utilisateur pouvaient encore être partiellement récupérés, faute d’effacement sécurisé.
3. La réponse de la DGCCRF et les sanctions prises
Face à ces dérives persistantes, la DGCCRF a mené deux vagues de contrôles successives entre 2024 et 2025 :
• La première ciblait les téléphones, ordinateurs et tablettes reconditionnés : sur 50 établissements contrôlés, 30 % ont fait l’objet d’injonctions ou d’amendes administratives.
• La seconde portait sur des produits d’occasion plus variés (textiles, vélos, jeux vidéo, électroménager) : là encore, près d’un tiers des professionnels ont été rappelés à l’ordre pour des manquements similaires.
Les principales sanctions concernent :
• le non-respect de la garantie légale,
• l’absence d’information claire sur l’état du produit,
• et des pratiques commerciales trompeuses autour des labels de qualité.
La DGCCRF a également rappelé aux acteurs du secteur leur obligation d’effacement complet des données personnelles, un point de vigilance souvent négligé.
4. Un cadre réglementaire toujours flou
Malgré la médiatisation du sujet, le cadre réglementaire du reconditionné reste flou.
Aucune norme unique ne définit aujourd’hui les critères de qualité, les grades esthétiques ou les protocoles de test.
Chaque acteur applique ses propres standards, ce qui rend les comparaisons quasi impossibles pour le consommateur.
Des discussions sont en cours au niveau européen pour harmoniser les pratiques, mais aucun texte contraignant n’a encore vu le jour.
En attendant, la vigilance individuelle reste la meilleure protection pour éviter les mauvaises surprises.
5. Comment acheter reconditionné en toute sécurité ?
Même si le secteur reste perfectible, il est possible de faire de bons achats, à condition de respecter quelques principes essentiels :
• Vérifier la garantie : tout produit reconditionné vendu en France bénéficie d’une garantie légale de 2 ans.
• Lire les avis clients : ils révèlent souvent la fiabilité réelle du vendeur.
• Privilégier les acteurs certifiés : certains labels indépendants garantissent des contrôles plus rigoureux.
• Comparer les offres : ne vous fiez pas uniquement aux grades esthétiques.
• Vérifier l’état de la batterie pour les smartphones et ordinateurs portables.
Ces réflexes permettent d’éviter la plupart des mauvaises expériences et de profiter des avantages économiques du reconditionné.
Pour aller plus loin, consultez aussi notre guide pratique : comment bien choisir un matériel informatique d’occasion, qui détaille les vérifications indispensables avant tout achat (garantie, composants, traçabilité, tests, etc.).
6. Réparer plutôt que racheter
Avant de céder à la tentation d’acheter un nouveau smartphone, il peut être intéressant de considérer la réparation du vôtre, surtout si le problème est localisé (écran fissuré, batterie défaillante, boutons ou connecteurs endommagés). Cela peut vous faire économiser de l’argent, limiter votre impact écologique et prolonger la durée de vie de votre appareil.
Voici des outils pratiques pour se lancer dans la réparation à domicile ou dans un atelier spécialisé :
• Kit tournevis de précision 59 pièces (JOREST) : ce set complet contient une grande variété d’embouts adaptés à différents modèles de smartphones, tablettes, ordinateurs portables et consoles de jeux. Il comprend des tournevis Torx, Phillips, Triwing et bien d’autres, ainsi que des accessoires comme des pinces, ventouses, leviers et brosses de nettoyage. Voir le kit JOREST (lien sponsorisé Amazon)
• Clip en métal réglable pour écran de smartphone : ce clip permet de maintenir solidement l’écran lors des réparations ou du remplacement de pièces, réduisant le risque de rayures ou de dommages. Très utile pour travailler avec précision sur les écrans et les composants fragiles. Voir le clip réglable (lien sponsorisé Amazon)
• Séparateur d’écran pour iPhone et autres modèles (RongZy) : ce séparateur facilite l’ouverture de l’écran LCD sans chauffage, idéal pour retirer l’écran ou la batterie en toute sécurité. Compatible avec de nombreux modèles d’iPhone et Samsung, il permet une réparation précise même pour les débutants. Voir le séparateur RongZy (lien sponsorisé Amazon)
Astuce : avant de décider de remplacer votre appareil, identifiez clairement le problème et vérifiez s’il peut être réparé avec des outils simples. Réparer soi-même un smartphone peut être une alternative économique et durable, surtout si le défaut ne compromet pas la sécurité ou la performance de l’appareil.
7. Le marché du reconditionné : entre essor et méfiance
Malgré les avertissements répétés de la DGCCRF, le marché du reconditionné continue de croître, porté par la recherche d’alternatives plus économiques et responsables.
Mais sa crédibilité dépendra désormais de la transparence et de la rigueur de ses acteurs.
Les consommateurs attendent des garanties concrètes : des produits testés, des batteries fiables et une information claire.
Sans cela, la confiance, pierre angulaire de ce secteur, risque de s’éroder durablement.
8. Points à retenir
• Un tiers des entreprises contrôlées en 2024-2025 ont été sanctionnées par la DGCCRF.
• La garantie légale reste souvent mal appliquée ou réduite à tort.
• L’état des batteries et l’effacement des données sont des points critiques.
• Le cadre réglementaire du reconditionné demeure imprécis.
• La vigilance du consommateur reste essentielle avant tout achat.
9. Lien utile
Pour connaître la valeur approximative de reprise de votre smartphone avant de l’acheter ou de le revendre reconditionné, consultez l’outil d’estimation proposé par Ariase.
Cet outil permet d’obtenir une idée du prix de rachat appliqué par les enseignes spécialisées, et donc d’évaluer plus précisément la valeur réelle d’un téléphone d’occasion. Consulter le simulateur de reprise Ariase.