🏨 Airbnb : la France à la poursuite de New York 🇫🇷

L’actualitĂ© met en lumière la situation d’Airbnb Ă  New York, oĂą des mesures strictes ont Ă©tĂ© mises en place, et en France, oĂą les hĂ´teliers continuent de dĂ©noncer la plateforme pour concurrence dĂ©loyale. Que peut-on apprendre de l’exemple amĂ©ricain pour amĂ©liorer la situation en France ? 🚀

New York et sa régulation stricte contre Airbnb 🔒

Evolution de la réglementation à New York 🏙️

Un an après l’adoption de l’une des rĂ©gulations les plus strictes au monde concernant Airbnb, New York a fortement limitĂ© les locations touristiques de courte durĂ©e. Depuis septembre 2023, les locations touristiques de moins de 30 jours sont interdites. Cette mesure visait Ă  rĂ©pondre Ă  plusieurs problĂ©matiques, notamment la flambĂ©e des loyers et la pĂ©nurie de logements abordables. Avant cette lĂ©gislation, New York, Ă  l’instar de nombreuses grandes villes, voyait une explosion des annonces Airbnb, ce qui exacerbait la crise du logement.

Réserve sur les données 📉

La presse relaie des données de l’évolution du marché immobilier à New York. Notons que la première étude de ces données provient d’Airbnb, et doit donc être prise avec prudence, la presse semblant se contenter de citer cette étude sans apport intellectuel réel de sa part.

Limitation de l’offre Airbnb 🏢

En se basant sur les informations diffusĂ©e par la presse depuis l’interdiction des locations de moins de 30 jours, le nombre d’annonces Airbnb a chutĂ© de 82 %, passant de 22 246 Ă  environ 4 000. Cette mesure a ainsi permis de limiter l’offre Airbnb. Il reste Ă  voir si les rĂ©sultats observĂ©s sur le marchĂ© de la location immobilière sont ceux attendus.

Hausse des prix hôteliers et des loyers 📊🏢

L’une des consĂ©quences directes de cette interdiction a Ă©tĂ© une augmentation du taux d’occupation des hĂ´tels, avec un taux record de 82 %, contre une moyenne de 63 % pour le reste des États-Unis. Il est Ă  noter que 20 % des hĂ´tels de la ville accueillent des migrants, ce qui impacte nĂ©cessairement le taux d’occupation des hĂ´tels, pour cette raison nous rĂ©duisons le taux d’occupation Ă  77,5 % (1). SimultanĂ©ment Ă  l’augmentation du taux d’occupation des hĂ´tels, les prix dans les hĂ´tels de New York ont grimpĂ©. Le prix moyen des nuitĂ©es a bondi de 7,4 %, dĂ©passant les 300 $ par nuit, bien au-dessus de la hausse nationale, limitĂ©e Ă  2,1 %.

Le taux de logements vacants a atteint son plus bas niveau depuis 50 ans, à 1,4 %, et les loyers ont grimpé. En juin dernier, les loyers ont progressé de 2,4 %, avec un loyer médian à Manhattan atteignant pour la première fois 5 000 $ par mois.

Ces évolutions montrent que les consommateurs sont défavorisés par les choix effectués par la ville de New York, contrairement aux hôteliers et aux bailleurs.

Baisse de revenus pour les anciens hôtes Airbnb 🏠💼

Les anciens hôtes d’Airbnb ont également été impactés négativement. Beaucoup d’entre eux comptaient sur les revenus générés par la plateforme pour subvenir à leurs besoins ou pour rembourser leurs crédits immobiliers, des objectifs plus difficiles à atteindre avec les nouvelles règles.

La France s’aligne progressivement sur New York ⚖️🇫🇷

Situation en France 🇫🇷

En France, la situation n’est pas encore la mĂŞme qu’à New York, mais elle pourrait progressivement s’en rapprocher. Les règles concernant la location meublĂ©e touristique de courte durĂ©e ont Ă©tĂ© durcies, avec l’introduction d’un nombre maximum de jours de location, la dĂ©claration en mairie et l’obtention d’un numĂ©ro d’enregistrement. Ă€ ces règles nationales peuvent s’ajouter des rĂ©gulations locales encore plus strictes.

Ce mouvement s’inscrit dans la tendance générale observée en Europe, avec des villes comme Barcelone qui ont décidé de supprimer purement et simplement ce type de location.

Ă€ ces dĂ©cisions politiques s’ajoutent plusieurs actions en justice contre Airbnb, dont certaines sont toujours en dĂ©libĂ©rĂ© devant les tribunaux de commerce de Paris et de Lisieux. Ces actions introduites par l’Union des MĂ©tiers et des Industries de l’HĂ´tellerie et par des hĂ´teliers individuels visent principalement Ă  obtenir la condamnation d’Airbnb pour concurrence dĂ©loyale.

Ces actions montrent que les hôteliers souhaiteraient voir l’activité d’Airbnb limitée ou supprimée.

Leçons Ă  tirer de l’exemple de New York pour la France 📉

Si l’on se base sur l’exemple de New York, une restriction de l’activité d’Airbnb pourrait ne pas avoir les effets escomptés.

Elle serait susceptible d’entraĂ®ner une hausse des prix des nuitĂ©es hĂ´telières et une augmentation du taux d’occupation des hĂ´tels, des effets certes bĂ©nĂ©fiques pour les hĂ´teliers mais dĂ©favorables pour les consommateurs.

Un durcissement des règles applicables à Airbnb pourrait aussi entraîner une hausse des loyers pour les locations classiques, tout en pénalisant les petits propriétaires qui comptent sur Airbnb pour générer des revenus supplémentaires.

Pour limiter ces risques toute Ă©volution future des règles encadrant les locations meublĂ©es touristiques devrait ĂŞtre prĂ©cĂ©dĂ©e d’une Ă©tude approfondie du marchĂ© immobilier et hĂ´telier, afin de s’assurer de l’impact des règles prĂ©cĂ©demment Ă©tablies, et suivie par une autre Ă©tude pour mesurer les effets des nouvelles restrictions.

En l’état, et à la lumière des résultats observés à New York, résoudre la crise immobilière ne peut se limiter à des mesures contre Airbnb, cela pourrait même s’avérer contre-productif même si des effets positifs sur d’autres problèmes, nous pensons en particulier aux nuisances de voisinage causées par certains locataires Airbnb pourraient exister.

Note de bas de page :

(1) Calcul du taux d’occupation des hĂ´tels sans tenir compte des 20 % de ceux qui accueillent des migrants :

1. Données de base :

â—¦ Taux d’occupation global (avec les migrants) : 82 %

â—¦ 20 % des hĂ´tels accueillent des migrants.

2. Calculer la répartition des hôtels :

â—¦ Si 20 % des hĂ´tels accueillent des migrants, alors 80 % des hĂ´tels n’en accueillent pas.

3. Établir une hypothèse : Le taux d’occupation des hĂ´tels qui accueillent des migrants pourrait ĂŞtre proche de 100 %, Ă©tant donnĂ© qu’ils sont rĂ©quisitionnĂ©s pour l’hĂ©bergement, mais cela peut varier. Il faudra donc faire l’hypothèse d’un taux d’occupation Ă©levĂ©, par exemple 100 %, dans les hĂ´tels accueillant des migrants.

4. Formule à utiliser : On peut calculer le taux d’occupation des 80 % d’hôtels sans migrants à l’aide de la moyenne pondérée.

La formule serait :

Tglobal​=(p1​×T1​)+(p2​×T2​)

OĂą :

â—¦ Tglobal​=82% (taux global d’occupation)

◦ p1​=0,80 (80 % des hôtels sans migrants)

◦ p2​=0,20 (20 % des hôtels avec migrants)

â—¦ T1​ = taux d’occupation des hĂ´tels sans migrants (ce que nous cherchons)

â—¦ T2​ = taux d’occupation des hĂ´tels avec migrants (qu’on suppose Ă  100 %)

5. Reformuler la formule pour résoudre T1​ (le taux d’occupation des hôtels sans migrants) :

82=(0,80×T1​)+(0,20×100)

Calcul pour trouver T1 (cf code python ci-dessous)​.

Le taux d’occupation des hĂ´tels sans migrants Ă  New York serait de 77,5 %, en supposant que les hĂ´tels accueillant des migrants ont un taux d’occupation de 100 %. ​

Code Python
# Données
T_global = 82 # taux d'occupation global en %
p1 = 0.80 # proportion des hĂ´tels sans migrants
p2 = 0.20 # proportion des hĂ´tels avec migrants
T2 = 100 # taux d'occupation des hĂ´tels avec migrants en %
# Calcul du taux d'occupation des hĂ´tels sans migrants (T1)
T1 = (T_global - (p2 * T2)) / p1
T1

RĂ©sultats 77,5

Liens vers les sources :

Source 1.

Source 2.

Source 3.

Source 4.

Source 5.

Source 6.