Alors que les Zones à Faibles Émissions (ZFE) devaient devenir une composante incontournable de la politique environnementale française, leur avenir est désormais plus que flou. À l’occasion de l’examen du projet de loi de simplification de la vie économique, les députés ont adopté un amendement qui supprime l’obligation de mise en place des ZFE. Un vote qui a déclenché une avalanche de commentaires, beaucoup y voyant la fin définitive des ZFE. Pourtant, cette interprétation est loin d’être aussi certaine. Retour sur une séquence politique aussi surprenante que confuse, où rien n’est encore joué.
Table des matières
1. Suppression votée dans le cadre du projet de loi de simplification
À la fin du mois de mai 2025, l’examen du projet de loi de simplification de la vie économique, destiné à alléger certaines contraintes administratives, a été marqué par l’adoption d’un amendement attendu par les citoyens mais contesté par l’exécutif et les écologistes.Cet amendement supprime l’obligation légale pour les agglomérations de plus de 150 000 habitants de mettre en place une Zone à Faibles Émissions (ZFE) lorsqu’elles dépassent certains seuils de pollution.
Ce vote a été largement interprété comme une réponse à une forte pression populaire, en particulier portée par le mouvement « les Gueux », lancé par l’écrivain Alexandre Jardin. Ce collectif dénonce le caractère discriminatoire des ZFE, qui excluent de nombreuses personnes modestes n’ayant pas les moyens de s’équiper de véhicules récents ou propres.
Ce rejet des ZFE est ainsi devenu un symbole de fracture sociale et de contestation d’une écologie perçue comme punitive.
Mais ce vote, bien que marquant, n’a rien d’irréversible : le processus législatif suit encore son cours, et plusieurs leviers institutionnels pourraient remettre en question cette décision.
2. Suppression des ZFE : une victoire en trompe-l’œil
De nombreux observateurs et commentateurs ont rapidement présenté ce vote comme la fin définitive des ZFE. Une lecture erronée, voire précipitée. En réalité, plusieurs éléments montrent que la suppression des ZFE est encore loin d’être acquise.

D’abord, le gouvernement lui-même n’a pas dit son dernier mot. La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, s’est dite furieuse et a publiquement dénoncé un « retour en arrière irresponsable ». Elle pourrait demander une deuxième délibération, procédure parlementaire permettant de remettre au vote un article déjà adopté, en espérant rallier les voix des députés écologistes, de gauche ou centristes.
Autre scénario plausible : la commission mixte paritaire (CMP), chargée de trouver un compromis entre le Sénat et l’Assemblée nationale, pourrait annuler la suppression de l’obligation de ZFE dans la version finale du texte.
Enfin, si cette suppression était maintenue dans la version promulguée de la loi, le Conseil constitutionnel pourrait être saisi et décider de censurer cette disposition pour des raisons de procédure ou de non-conformité aux engagements climatiques de la France.
À cela s’ajoute un élément déterminant : plusieurs grandes villes ont déjà mis en place leur ZFE et ne souhaitent pas revenir en arrière. Strasbourg, Bordeaux ou Grenoble affichent leur volonté de maintenir leurs restrictions de circulation, indépendamment du vote parlementaire. Cette posture, perçue par certains comme relevant d’une écologie punitive, montre que le terrain local pourrait devenir le nouveau champ de bataille réglementaire. Le cadre légal pourrait évoluer, mais les divergences locales laissent présager de possibles joutes juridiques.
3. Quid des vignettes Crit’Air ? Un remboursement illusoire
Face à cette incertitude, de nombreux automobilistes s’interrogent : en cas de suppression définitive des ZFE, les vignettes Crit’Air seront-elles remboursées ? La réponse est presque certainement non.

Plusieurs raisons s’y opposent. D’une part, le coût unitaire d’une vignette Crit’Air est modeste (moins de 5 euros), ce qui rend une procédure de remboursement coûteuse et disproportionnée par rapport aux montants engagés. D’autre part, les finances publiques ne permettent guère d’envisager une telle opération, surtout dans un contexte budgétaire contraint.
Enfin, il est important de rappeler que la vignette Crit’Air conserve une utilité au-delà des ZFE : elle reste requise lors de pics de pollution dans certaines agglomérations ou dans le cadre d’éventuelles mesures de circulation différenciée. D’autres usages réglementaires pourraient lui être réattribués à l’avenir, par exemple dans le cadre de dispositifs environnementaux locaux.
Autrement dit, aucune base juridique ne justifie aujourd’hui un remboursement automatique.
4. Faut-il retirer sa vignette Crit’Air du pare-brise ?
Dans ce contexte de flottement, certains automobilistes envisagent de retirer leur vignette Crit’Air du pare-brise. Ce geste serait prématuré et potentiellement contre-productif.
En effet, tant que la législation sur les ZFE n’est pas définitivement modifiée, les restrictions de circulation restent en vigueur dans les zones concernées. Certaines communes, comme Strasbourg ou Bordeaux, pourraient maintenir leurs ZFE, indépendamment de la décision nationale. Par ailleurs, rien n’exclut que d’autres usages de la vignette, en dehors du dispositif ZFE, soient renforcés ou étendus : restrictions temporaires lors de pics de pollution, circulation différenciée, mesures locales de transition écologique…
De plus, les contrôles automatisés (notamment à Strasbourg ou Lyon) peuvent détecter l’absence de vignette et entraîner une amende. Il est donc préférable de conserver la vignette en place, au moins tant que le débat législatif n’est pas tranché et que les futures règles ne sont pas clairement établies et publiées au Journal Officiel.
5. Produits utiles pour les automobilistes concernés par les ZFE et la transition écologique
Dans ce contexte d’incertitude autour des ZFE, de nombreux automobilistes cherchent des solutions concrètes pour mieux comprendre leur situation, entretenir leur véhicule, ou s’informer sur les enjeux du moment. Voici une sélection de produits pertinents, utiles et accessibles :
• Le livre “Les #Gueux” d’Alexandre Jardin : cet ouvrage engagé donne la parole aux citoyens et élus locaux qui dénoncent les injustices sociales induites par les ZFE. Alexandre Jardin y défend une écologie plus inclusive et un retour à l’humanisme face à une politique jugée trop brutale. Ce livre est devenu un véritable symbole pour le mouvement citoyen du même nom. Découvrir “Les #Gueux” (lien sponsorisé Amazon).
• Lecteur OBD2 Bluetooth – Diagnostic moteur simplifié : cet outil de diagnostic s’adresse à tous les conducteurs souhaitant mieux surveiller leur véhicule. Il permet de lire et d’effacer les codes défauts du moteur, de suivre les données en temps réel (température, consommation, etc.) et de vérifier l’état de son véhicule en quelques minutes, directement depuis un smartphone. Compatible avec Android et iPhone, il s’installe très facilement. Voir le lecteur OBD2 (lien sponsorisé Amazon).
• FACOM Décalaminage moteur intégral Diesel – Additif curatif 1L : idéal avant un contrôle technique ou pour réduire les émissions polluantes, ce traitement décrasse efficacement les moteurs diesel sans démontage. Il agit sur les principaux organes du moteur (soupapes, injecteurs, EGR, FAP, etc.) et peut aider à améliorer les performances tout en réduisant la consommation de carburant. Commander le décalaminant FACOM (lien sponsorisé Amazon).
Ces produits peuvent vous accompagner dans l’adaptation aux politiques environnementales, qu’elles soient nationales ou locales, et vous aider à rester informé, responsable, et prêt à faire face aux évolutions réglementaires.
6. Suppression des ZFE : pourquoi la prudence reste essentielle
La suppression des ZFE votée à l’Assemblée nationale marque un tournant symbolique dans la politique environnementale française. Mais elle n’est ni définitive, ni juridiquement consolidée. Entre les réactions vives du gouvernement, les recours parlementaires possibles, la vigilance du Conseil constitutionnel et les initiatives locales, le dossier reste ouvert.
Dans l’attente d’une clarification législative ou constitutionnelle, les automobilistes ont tout intérêt à rester prudents, à conserver leurs vignettes Crit’Air, et à suivre de près l’évolution de la loi. Car si cette suppression venait à être annulée ou révisée, les ZFE pourraient bien faire leur retour plus vite qu’on ne le pense.
7. Points à retenir
• Un amendement a été voté fin mai 2025 pour supprimer l’obligation de ZFE.
• Cette décision n’est ni définitive, ni consolidée juridiquement.
• Le gouvernement pourrait demander une deuxième délibération.
• Le Conseil constitutionnel pourrait censurer la disposition.
• Plusieurs grandes villes comptent maintenir leur ZFE localement.
• Les vignettes Crit’Air restent utiles et ne seront probablement pas remboursées.
• Il est déconseillé de retirer sa vignette tant que la loi n’est pas stabilisée.
• Des produits existent pour s’adapter ou entretenir son véhicule dans ce contexte incertain.
8. Lien utile
• Pour suivre les évolutions officielles sur les Zones à Faibles Émissions (ZFE) et consulter les textes de loi à jour, rendez-vous sur le site du gouvernement : Ministère de la Transition Écologique – Dossier ZFE.