Publié le 31 mai 2025
Mis à jour le 1er juin 2025
Lorsque l’on évoque le mot « Snap », nombreux sont ceux qui pensent immédiatement à Snapchat. Pourtant, dans l’univers de Linux, le terme désigne un tout autre concept. Il s’agit d’un format de paquet logiciel développé par Canonical, la société à l’origine de la distribution Ubuntu. Bien que sa promesse initiale soit séduisante (simplifier la gestion des paquets sur les différentes distributions Linux) le format Snap soulève de nombreux problèmes en pratique.
Cet article relate mon expérience personnelle avec Snap, et vous montrera pourquoi ce système, pourtant bien intentionné, peut vite devenir un cauchemar pour les utilisateurs non avertis.
Table des matières
1. Qu’est-ce que le format Snap ?
Le format Snap est un type de paquet logiciel autonome. Chaque Snap contient non seulement l’application elle-même, mais aussi toutes ses dépendances nécessaires à son fonctionnement. Cela permet à l’application de s’exécuter dans un environnement isolé du système, avec des bibliothèques spécifiques, sans perturber le reste de l’OS.

a. Origine
Développé par Canonical, Snap a vu le jour pour répondre aux problématiques de fragmentation des distributions Linux. Chaque distribution (Debian, Fedora, Arch, etc.) possède son propre système de paquets (deb, rpm, pacman…), ce qui rend complexe le déploiement universel d’une application.
b. Objectif du format Snap
• Permettre aux développeurs de publier une seule version de leur application.
• Uniformiser l’installation sur toutes les distributions.
• Offrir des mises à jour automatiques et sécurisées.
• Renforcer l’isolation des applications pour plus de sécurité.
2. Snap ≠ Snapchat
Petite précision utile : Snap n’a rien à voir avec l’application de messagerie Snapchat. Le nom peut prêter à confusion, mais les deux concepts sont totalement distincts. Snap, dans le monde Linux, est purement technique.
À titre personnel, la première fois que j’ai vu apparaître un répertoire nommé « snap » sur mon système, je me suis sérieusement demandé : « Mais… est-ce que Snapchat s’est installé tout seul ? »
C’est dire à quel point l’association d’idées peut être trompeuse.
En réalité, Snap désigne dans l’univers Linux un format de paquet logiciel développé par Canonical. Son but est de faciliter la distribution et la mise à jour d’applications sur les différentes variantes de Linux, sans rapport avec les réseaux sociaux.
3. Des avantages sur le papier
• Universalité : une même application Snap fonctionne sur toutes les distributions compatibles.
• Mises à jour automatiques : les Snaps sont régulièrement mis à jour sans intervention de l’utilisateur.
• Sécurité : grâce au confinement, les applications Snap accèdent uniquement aux ressources qui leur sont autorisées.
4. … mais une réalité bien plus compliquée

Malgré ses promesses, Snap pose de nombreux problèmes. Voici deux exemples concrets issus de mon propre usage.
a. Cas n°1 : Thunderbird – quand Snap bouleverse votre organisation
a.1. Situation initiale
J’utilisais Thunderbird, le client de messagerie bien connu, installé via Synaptic (donc en paquet deb). Tout fonctionnait à merveille, avec des fichiers de configuration situés dans le répertoire ~/.thunderbird.
a.2. Ce qui s’est passé
Après une mise à jour de la distribution (Ubuntu), sans que je sois prévenu, Thunderbird a été remplacé par une version Snap. À première vue, cela ne semblait pas poser de problème… jusqu’à ce que je cherche mes anciens mails.
a.3. Les conséquences
• Les fichiers de configuration n’étaient plus reconnus.
• La version Snap utilise un autre répertoire (~/snap/thunderbird/…).
• Mes sauvegardes automatisées ciblaient l’ancien répertoire (~/.thunderbird)… donc les nouveaux mails n’étaient pas sauvegardés.
• Si j’avais voulu restaurer mes mails, j’aurais injecté les anciens fichiers dans un chemin obsolète, les rendant inutilisables pour la nouvelle version.
a.4. Résultat
Des semaines de courriels non sauvegardés, et une réelle perte de données à la restauration. Le changement vers Snap s’est fait sans alerte, ni information, ni possibilité simple de revenir en arrière.
Bon à savoir : la migration de Thunderbird vers une version Snap peut entraîner des modifications dans les chemins de configuration, affectant les sauvegardes et la récupération des données. Pour des conseils détaillés sur la gestion des profils Thunderbird avec Snap, consultez cet article : Sauvegardes Thunderbird : ce que Snap change sous Ubuntu.
b. Cas n°2 : Audacity – quand Snap empêche des fonctionnalités clés
b.1. Installation d’origine
J’avais installé Audacity via Synaptic, un choix classique pour travailler sur des fichiers audio.
b.2. Le souci
Lors d’une mise à jour, Audacity est lui aussi passé en version Snap, encore une fois sans aucune notification.
b.3. Le problème
• FFmpeg, utilisé pour lire certains formats audio (comme MP3, M4A, etc.), n’était plus fonctionnel.
• La version Snap d’Audacity ne pouvait plus accéder au FFmpeg installé sur le système.
• Il était impossible d’installer une version fonctionnelle de FFmpeg dans l’environnement isolé du Snap.
b.4. Impact
• Certains fichiers ne pouvaient plus être lus.
• L’édition audio devenait partiellement inutilisable.
• Il n’était pas possible de corriger manuellement ce comportement sans désinstaller la version Snap et chercher une version non empaquetée.
c. Cas n°3 : Points de montage – quand Snap change la hiérarchie du système
c.1. Ce que fait Snap
Chaque application Snap est montée comme un système de fichiers distinct dans /snap. Concrètement, chaque version d’un Snap est un squashfs (système de fichiers en lecture seule) monté automatiquement lors de l’utilisation de l’application.
c.2. Les conséquences
• Cela génère plusieurs points de montage actifs visibles avec la commande mount ou dans des outils comme df ou lsblk.
• Ces montages peuvent perturber les scripts de sauvegarde, de synchronisation ou de supervision système, qui les considèrent comme des volumes à part entière.
• Des outils comme rsync ou backup-manager peuvent tenter de copier inutilement ces volumes ou, au contraire, les ignorer, créant des sauvegardes incomplètes.
• La structure des chemins change, rendant plus difficile l’accès manuel aux fichiers de configuration ou aux logs si l’on n’est pas familier avec le fonctionnement de Snap.
c.3. Un exemple concret
Lors d’un audit système ou d’une opération de maintenance, on peut voir apparaître des dizaines de points de montage de type :
/snap/core/14447
/snap/thunderbird/282
/snap/audacity/118
Cela rend la lecture du système plus confuse, surtout si l’on s’attend à une arborescence classique /usr/bin, /etc, ou similaires.
c.4. Conclusion
Snap introduit une logique d’isolement qui modifie profondément la structure du système de fichiers. Si cela peut être vu comme une sécurité ou une séparation des responsabilités, cela nuit à la lisibilité, à la cohérence Unix classique, et pose des soucis concrets dans des environnements un peu avancés ou automatisés.
À noter : pour mieux comprendre comment Snap modifie les points de montage sous Ubuntu, vous pouvez consulter cet article dédié à l’exemple de Firefox : Quand Snap modifie les points de montage : l’exemple Firefox sous Ubuntu.
5. Recommandation matériel
Lorsque l’on utilise régulièrement des applications comme Thunderbird ou Audacity, il devient vite indispensable de s’équiper d’un matériel fiable, notamment pour la sauvegarde, la connectique ou encore le monitoring audio. Voici des accessoires que j’utilise ou recommande, particulièrement utiles pour éviter les déconvenues liées au format Snap (perte de données, incompatibilités, etc.).
• Disque dur externe UnionSine 4To – USB 3.0, ultra-mince : indispensable pour effectuer des sauvegardes régulières, surtout quand les fichiers changent d’arborescence sans prévenir, comme avec certains paquets Snap. Ce modèle 2,5″ est compatible Windows, Mac, Linux, Android, et même des consoles comme la PS4 ou la Xbox. Doté d’une coque antidérapante, d’un système de dissipation thermique efficace, et d’un transfert de données rapide (jusqu’à 120 Mo/s en lecture), il fonctionne en Plug & Play, sans besoin de configuration. Le format EXFAT assure une bonne compatibilité multiplateforme. Voir le disque dur externe (lien sponsorisé Amazon).
• Station d’accueil GIQ – USB-C vers HDMI, RJ45, SD et plus : très pratique si vous travaillez avec un ordinateur portable et souhaitez étendre votre environnement de travail : double HDMI, VGA, ports USB 3.0, Ethernet Gigabit, et lecteurs de cartes. Ce hub compact permet de connecter plusieurs périphériques simultanément, comme un disque dur, une souris, un clavier, ou encore une connexion filaire stable. Il est compatible MacBook (y compris les puces M1/M2), Dell XPS, Lenovo Yoga, Huawei Matebook, et bien d’autres. Idéal pour une configuration efficace et polyvalente, que ce soit à domicile ou en déplacement.. Voir la station d’accueil (lien sponsorisé Amazon).
• Casque Roland RH-5 – Conception fermée pour le monitoring : pour ceux qui utilisent Audacity ou tout autre logiciel de production audio, un bon casque est essentiel. Le Roland RH-5 offre un son équilibré, des basses profondes, des aigus clairs, le tout dans un format léger et confortable. Polyvalent, il est parfait pour le mixage, la production musicale ou simplement l’écoute. Il est livré avec un adaptateur jack/minijack, ce qui le rend compatible avec une grande variété d’équipements. Voir le casque monitoring (lien sponsorisé Amazon).
6. Des problèmes structurels
Le format Snap souffre de plusieurs critiques fondamentales :
• Temps de lancement plus long, surtout pour les petites applications.
• Utilisation excessive d’espace disque, à cause de la redondance des bibliothèques dans chaque paquet.
• Confinement parfois trop strict, empêchant certaines fonctionnalités.
• Mises à jour non transparentes, comme nous l’avons vu dans les exemples.
• Centralisation excessive autour du Snap Store de Canonical, ce qui limite la diversité des sources.
7. Format Snap Linux : pourquoi je fais marche arrière
Le format Snap partait d’un bon sentiment : faciliter la vie des utilisateurs et des développeurs Linux. Cependant, en imposant une solution centralisée, souvent sans avertir l’utilisateur, il crée des problèmes de compatibilité, de contrôle et de transparence.
Les cas de Thunderbird et Audacity illustrent bien les dérives possibles d’un format qui, au lieu d’unifier Linux, risque de standardiser ses limitations.
Pour ma part, j’ai pris le parti de désinstaller les versions Snap quand c’est possible, et de revenir à des formats plus traditionnels (paquets deb, Flatpak, AppImage selon les cas).
8. À vous la parole !
Et vous, avez-vous rencontré des soucis similaires avec Snap ? Avez-vous réussi à les contourner ? N’hésitez pas à partager vos expériences en commentaires.
9. Points à retenir
• Le format Snap est développé par Canonical pour faciliter la distribution d’applications Linux.
• Il isole les applications et embarque leurs dépendances.
• Il permet des mises à jour automatiques et une compatibilité multiplateforme.
• Il peut poser des problèmes de performances, de compatibilité et de contrôle.
• Des applications peuvent être migrées vers Snap sans avertissement de l’utilisateur.
• Cela peut affecter les chemins de configuration, les sauvegardes ou certaines fonctionnalités.
• Snap introduit des points de montage spécifiques, pouvant perturber les scripts de sauvegarde ou la gestion du système de fichiers.
• Il est possible de revenir à des formats classiques comme .deb, Flatpak ou AppImage.
• Le Snap Store est centralisé et limite la diversité des sources.
10. Lien utile
• Pour aller plus loin sur Snap, consultez la documentation complète d’Ubuntu-fr.
• Pour découvrir d’autres retours variés et concrets d’utilisateurs sur Snap, vous pouvez aussi consulter cette discussion sur LinuxFr.org.
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