Lorsqu’on enregistre une voix, que ce soit pour un podcast, une vidéo YouTube, un livre audio ou une chanson, un problème récurrent revient sans cesse : les bruits de bouche. Ces petits sons parasites (clics, claquements de langue, salive, respiration trop marquée) peuvent ruiner la qualité d’un enregistrement, même réalisé avec un bon micro.
La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des solutions simples, à la fois techniques et pratiques, pour limiter ou corriger ces bruits.
Nnous allons expliquer en profondeur leurs causes, puis voir comment les éviter avant l’enregistrement et comment les réduire après la prise de son avec des outils adaptés.
Table des matières
1. Pourquoi on entend des bruits de bouche en enregistrement
Ces bruits sont dus à une combinaison de facteurs naturels et techniques :
• La salive : une bouche trop sèche ou trop humide accentue les bruits de claquements et de frottement.
• La respiration : un souffle trop proche du micro produit des bruits de nez ou de gorge.
• La diction : certaines consonnes (p, t, k) génèrent des plosives et des clics très marqués.
• Le micro : une capsule trop sensible ou trop proche amplifie chaque détail.
• L’environnement : un silence parfait accentue les petits bruits corporels.
La combinaison de ces éléments explique pourquoi même les professionnels du doublage ou de la radio utilisent des techniques précises pour maîtriser leur voix.
2. Préparer sa voix pour limiter les bruits
Une grande partie du travail se fait avant même d’allumer le micro. Voici quelques astuces simples :
• Hydratez-vous régulièrement : boire de l’eau (à température ambiante) permet d’éviter la bouche sèche. Évitez le café, l’alcool ou les sodas juste avant l’enregistrement, car ils assèchent la bouche.
• Mâchez un chewing-gum quelques minutes avant (sans sucre) puis recrachez-le : cela stimule la salivation et équilibre l’humidité de la bouche.
• Évitez les produits laitiers : ils épaississent la salive et accentuent les bruits.
• Échauffez votre voix : lire à voix haute ou faire quelques exercices de diction fluidifie l’articulation.
3. Bien placer son micro
Le placement du micro est crucial pour limiter les bruits parasites :
• Distance idéale : gardez entre 10 et 15 cm entre la bouche et le micro. Trop proche, il capte chaque détail ; trop loin, le son perd en clarté.
• Légèrement décalé : placez le micro un peu en biais ou sur le côté plutôt que droit devant la bouche. Cela réduit drastiquement les claquements et les plosives.
• Utilisez un filtre anti-pop : cet accessoire indispensable bloque les plosives (« p », « b ») et réduit certains bruits de salive.
• Choisissez le bon micro : certains micros à condensateur sont très sensibles et captent le moindre détail, alors qu’un micro dynamique (comme le Shure SM7B) sera plus tolérant.
4. L’importance de l’environnement
Même avec une bonne technique, un environnement mal contrôlé amplifie les bruits indésirables. Quelques conseils :
• Enregistrez dans une pièce calme avec un minimum de réverbération.
• Ajoutez des matériaux absorbants (rideaux, tapis, mousses acoustiques).
• Réglez le gain correctement : un gain trop élevé accentue tous les sons parasites.
5. Corriger les bruits en post-production
Malgré toutes les précautions, il est presque impossible d’éliminer tous les bruits de bouche à la source. Heureusement, les logiciels de traitement audio permettent de les corriger :
• Édition manuelle : dans un DAW (Audacity, Reaper, Pro Tools), on peut supprimer les clics à la main en zoomant dans la waveform.
• Plugins spécialisés : iZotope RX propose une fonction De-click qui élimine automatiquement les bruits de bouche.
• EQ et compression : un léger filtre coupe-haut et une compression douce permettent d’équilibrer la voix et de masquer certains bruits.
Conseil : il vaut mieux réduire les bruits à la source que de compter uniquement sur la post-production, qui prend beaucoup de temps.
À noter : si vous utilisez Audacity sous Ubuntu, attention à ne pas l’installer uniquement via la version Snap, qui limite certaines fonctionnalités. Nous avons rédigé un article détaillé sur ce sujet : Audacity Snap sous Ubuntu : comment éviter les limitations.
6. Éviter les bruits de bouche avec un smartphone
L’enregistrement avec un smartphone est devenu courant, que ce soit pour un podcast improvisé, une interview ou une vidéo sur les réseaux sociaux. Mais les micros intégrés aux téléphones sont très sensibles et captent facilement les bruits de bouche et les claquements de langue.
Voici des astuces simples :
• Utiliser un micro externe : un micro-cravate branché en USB-C ou Lightning améliore immédiatement la qualité sonore.
• Garder une bonne distance : évitez de coller le téléphone à votre bouche, laissez au moins 15 à 20 cm.
• Limiter la salive et l’hydratation : comme pour les micros studio, buvez de l’eau régulièrement et évitez le café ou l’alcool juste avant l’enregistrement.
• Éviter les frottements : ne touchez pas le téléphone pendant l’enregistrement, chaque manipulation génère des sons parasites.
Pour aller plus loin, il existe des applications gratuites et payantes qui offrent une meilleure réduction des bruits de fond que l’enregistreur par défaut, comme Dolby On ou Ferrite (iOS).
7. Produits recommandés pour améliorer vos prises de son
Un bon matériel peut faire une énorme différence dans la qualité d’un enregistrement. Voici une suggestion d’équipements de qualité :
• Blue Yeti USB Microphone : parfait pour les débutants, polyvalent et simple à utiliser pour le podcasting et la voix-off. Voir le Blue Yeti (lien sponsorisé Amazon).
• Shure SM7B : un micro dynamique professionnel utilisé en radio et par de nombreux podcasteurs. Idéal pour limiter les bruits de bouche. Voir le Shure SM7B (lien sponsorisé Amazon).
• Filtre anti-pop Aokeo : un accessoire abordable et indispensable pour bloquer les plosives. Voir le filtre anti-pop (lien sponsorisé Amazon).
8. Techniques avancées pour les pros
Si vous cherchez une qualité optimale :
• Travailler en double prise : enregistrements multiples pour comparer et choisir la meilleure version.
• Limiter le stress : plus on est tendu, plus les bruits de bouche apparaissent. Détendez-vous avant de commencer.
• Nettoyage spectral : utiliser un éditeur spectral (comme RX) pour supprimer uniquement les clics sans toucher au reste de la voix.
9. En résumé : comment éliminer les bruits de bouche efficacement
Les bruits de bouche peuvent sembler un détail, mais dans un enregistrement audio professionnel, ils font toute la différence. Un podcast, une vidéo ou un livre audio parasité par des clics et claquements perd immédiatement en crédibilité. Heureusement, avec une préparation adéquate, un bon placement du micro et quelques outils adaptés, vous pouvez considérablement améliorer vos prises de son.
La clé est d’adopter une approche globale : prévention avant enregistrement, correction en post-production si nécessaire, et choix d’un matériel adapté. Ainsi, vos productions audio gagneront en clarté, en fluidité et en professionnalisme.
10. Points à retenir
• Les bruits de bouche viennent autant de la physiologie que de la technique.
• L’hydratation et la préparation vocale sont essentielles.
• Le placement du micro et l’utilisation d’un filtre anti-pop réduisent fortement les bruits.
• Un bon environnement d’enregistrement améliore la qualité globale.
• Les logiciels spécialisés comme iZotope RX complètent la correction.
• Les enregistrements avec smartphone nécessitent un micro externe et une bonne distance pour limiter les bruits de bouche.
11. Lien utile
Pour ceux qui souhaitent aller plus loin dans l’édition et le nettoyage de leurs enregistrements audio, un logiciel gratuit et très populaire peut être une excellente solution : Audacity.
Cet outil open source permet non seulement d’éditer vos pistes, mais aussi d’appliquer des filtres, de supprimer les bruits indésirables et d’améliorer la qualité globale de vos enregistrements.
Que vous soyez podcasteur débutant ou ingénieur du son amateur, Audacity offre une large palette de fonctionnalités accessibles à tous : Télécharger Audacity.