Comment apprendre mieux avec la diète médiatique

Le présent article avait vocation initialement à s’intituler « lire mieux en lisant moins avec la diète médiatique ». Toutefois à bien y réfléchir et en retravaillant le projet de cet article il est apparu que son domaine est plus vaste. Il ne doit pas se limiter aux données écrites mais aussi aux informations sonores et visuelles, d’où le choix de retenir un titre plus large.

En effet dans la société actuelle la plupart des personnes souffrent d’un embonpoint médiatique. Ces personnes disposent de trop d’informations. Elles reçoivent, recherchent et consultent trop de données. Ce phénomène est en outre aggravé par le fait que ces informations sont souvent de très mauvaise qualité.

Ce problème vient surtout des médias généralistes qui sont spécialisés en matière d’actualité (1). Présentement le terme « médias généralistes » concerne aussi bien la presse écrite, avec des journaux comme Le Monde ou Le Figaro, que la télévision ou la radio où des sites internet.

Tous ces médias lorsqu’ils sont spécialisés dans l’actualité répètent quasiment les mêmes choses. Ils se copient d’ailleurs généralement les uns les autres. Ainsi par exemple pour la presse écrite il existe la technique dite du batonnage. Avec cette technique un journaliste reprend une actualité publiée par ailleurs (2) et procède à une nouvelle publication en modifiant seulement quelques mots pour faire croire que c’est un article complètement nouveau (3).

Ces médias généralistes qui veulent volontiers se targuer d’un certain niveau d’excellence ne présentent une réalité qu’une très faible qualité. Leur niveau a diminué au fil du temps jusqu’à se réduire à une peau de chagrin.

Le meilleur exemple est sans doute celui que donne le journal Le Monde. Considéré pendant longtemps comme étant le journal de référence en France celui-ci n’est plus que l’ombre de lui-même. Son contenu est devenu, dans sa grande majorité (4), d’une grande médiocrité, aussi bien en ce qui concerne son édition papier que son site internet.

Il est urgent pour les personnes qui ne veulent pas être asphyxiées par les médias dominants de procéder autrement. Les personnes désireuses d’apprendre en disposant d’informations de qualité doivent lutter contre l’embonpoint médiatique. Pour cela elles doivent s’astreindre à mettre en place une diète médiatique.

La diète médiatique ne nécessite de réaliser que deux actions simples.

La première action à instaurer pour réussir une diète médiatique consiste à limiter les sources d’informations. Cette limitation doit à titre principal porter sur les médias généralistes spécialisés dans l’actualité. Ceux-ci ne sont pas là vous vous informer. Ils sont là pour vendre de l’information, lorsque le support en cause est payant, ou de la publicité, dans les deux cas uniquement pour augmenter leur chiffre d’affaires.

Ils sont interchangeables les uns avec les autres. Certains personnes s’astreignent à lire successivement plusieurs journaux, puis à consulter des chaînes de télévision d’actualité en continu, ensuite ces mêmes personnes lisent des sites d’actualité.

Or bien souvent cela n’est qu’une perte de temps. Il n’y a pas d’apport personnel, les données ont quasiment toutes la même signification même si les mots peuvent changer d’un support à l’autre.

La limitation de la consultation des médias généralistes spécialisés dans l’actualité peut conduire à l’éviction totale de ceux-ci. Si cela peut sembler être une sanction trop dure pour certaines personnes alors il ne faut conserver qu’un seul de ces médias comme source d’information.

La seconde action à instaurer consiste à rechercher et à ne consulter que des sources d’informations à forte valeur ajoutée. Ces sources doivent vous apprendre quelque chose. Elles doivent être de qualité. Elles doivent être originales.

Ces sources d’informations à forte valeur ajoutée doivent en principe être spécialisées dans votre domaine d’activité. La notion de domaine d’activité fait ici référence surtout à votre activité professionnelle mais il peut aussi s’agir d’un domaine pour lequel vous avez un intérêt particulier ou une passion. Ces sources doivent vous permettre de prendre connaissance d’articles, de vidéos ou de podcast de référence réalisés par des auteurs de référence ou qui pourraient l’être même s’ils n’ont pas une reconnaissance médiatique.

La diète médiatique repose sur un tri. Il s’agit de faire un tri sélectif. Vous ne devez conserver que les informations à forte valeur ajoutée et vous devez mettre dans une corbeille les données qui ne répondent pas à cette exigence, c’est à dire le plus souvent les données diffusés par la presse généraliste spécialisé dans l’actualité.

Note de bas de page :

(1) Les termes « généralistes » et « spécialisés » s’opposent normalement. Toutefois utilisés tel que présentement ils expriment une réalité. Certains médias sont certes spécialisés dans la publication de données relatives à l’actualité. Mais cette actualité est vaste. Elle ne se limite pas à des points particuliers. Ils abordent tous les évènements qui ont un lien avec l’actualité. C’est pour cette raison que nous considérons qu’il s’agit de médias généralistes qui sont spécialisés dans l’actualité. Ils ne se limitent pas, par exemple, à la seule actualité sportive.

(2) Il s’agit souvent d’une dépêche de l’AFP mais il peut s’agir d’autres données copiées sans autorisation depuis un site internet.

(3) Ce qui explique en partie une certaine uniformité concernant les données qui sont publiées et l’échec du pluralisme qui devait régner au niveau de la presse.

(4) Comme pour la plupart des choses il existe de rares exceptions.