Mobilités douces : risques, incivilités et solutions pour une cohabitation apaisée en ville

Publié le 8 juillet 2024.
Mis à jour le 20 mai 2025.

Les mobilités douces occupent une place grandissante dans l’espace urbain, promues comme des alternatives écologiques et pratiques face aux véhicules thermiques. Pourtant, malgré leurs nombreux avantages, ces nouveaux moyens de transport soulèvent également des enjeux de sécurité, de cohabitation et d’aménagement public encore trop peu pris en compte.

1. Qu’est-ce que la mobilité douce ?

La mobilité douce désigne l’ensemble des modes de déplacement qui ne reposent pas sur des moteurs thermiques bruyants et polluants. Cela inclut historiquement la marche à pied ou le vélo, mais s’étend aujourd’hui à des engins motorisés électriques comme :

• le vélo électrique (ou VAE),

• la trottinette électrique,

• la gyroroue,

• le gyropode (type Segway),

• le skateboard électrique ou longboard.

Ces engins, parfois partagés en libre-service, se sont massivement déployés dans les centres urbains en quelques années, soutenus par des aides publiques, des entreprises privées et une forte médiatisation.

2. Un succès alimenté par les politiques publiques

Les collectivités locales favorisent les mobilités douces via des primes à l’achat, des aménagements spécifiques (pistes cyclables, zones piétonnes élargies) ou encore des restrictions pour les véhicules motorisés (zones à faibles émissions, péages urbains). C’est notamment l’orientation souhaitée par les écologistes à Toulon, qui se sont élevés contre le report de la mise en place de la Zone à Faibles Émissions (ZFE) (voir notre article sur le report de la ZFE à Toulon).

Trottinette électrique vue de côté sur fond blanc
Trottinette électrique, symbole de la mobilité urbaine nouvelle génération.

Cette dynamique, portée par les collectivités, a contribué à démultiplier les usagers de la mobilité douce. Toutefois, cette montée en puissance s’est souvent faite plus vite que l’adaptation des infrastructures, provoquant une série de frictions dans l’espace public.

3. Des comportements à risque en nette augmentation

Avec la diversification des engins et des usagers, de nouveaux problèmes de sécurité apparaissent :

a. Cyclistes hors-piste et contre-sens

Alors qu’ils disposent de pistes dédiées dans de nombreuses villes, certains cyclistes roulent à contre-sens ou en dehors de ces voies, notamment pour gagner du temps. Ce type de comportement met en danger piétons, automobilistes et eux-mêmes.

Un couple se déplaçant côte à côte à vélo électrique sur une avenue à double sens
Vélos électriques : une liberté de mouvement qui pose aussi des défis de cohabitation en ville.

b. Trottoirs envahis par les engins électriques

Les trottinettes électriques, souvent utilisées sans formation préalable, circulent parfois sur les trottoirs, au mépris de la sécurité des piétons. Les personnes âgées, les enfants ou les personnes en situation de handicap sont les premières victimes de ce chaos urbain.

c. Stationnement anarchique

En libre-service, de nombreuses trottinettes sont abandonnées n’importe où, bloquant des accès ou créant des risques de chute. Ce comportement est régulièrement dénoncé, mais reste peu sanctionné dans la plupart des grandes villes.

d. Agressivité et imprudence

Un climat d’agressivité se développe également entre usagers. Des incidents sont filmés et relayés sur les réseaux sociaux, à l’image du champion de skateboard Tyshawn Jones agressé à Paris par un cycliste.

4. Risques liés aux batteries et à l’environnement

Les véhicules électriques légers utilisent des batteries lithium-ion, qui ne sont pas sans danger. Bien que les cas restent rares, des explosions ou incendies peuvent se produire en cas de défaut ou de mauvaise recharge.

En parallèle, les nuisances environnementales augmentent : certaines trottinettes sont jetées dans la Seine, dans des rivières, et même à la mer. Dans le Vieux-Port de Marseille par exemple, le jet de trottinettes électriques est malheureusement fréquent. Des plongeurs amateurs, engagés dans des actions de nettoyage, remontent régulièrement des épaves dont les batteries ont parfois explosé sous la pression. En plus de ces risques chimiques, l’eau est polluée par les composants électroniques des engins : GPS, circuits imprimés, moteurs… Ce type de pollution invisible mais persistante compromet la faune marine locale et accentue l’impact négatif de ces engins sur l’environnement.

À long terme, la multiplication de ces véhicules pourrait nuire davantage qu’aider la transition écologique si la gestion des déchets, des batteries et des incivilités ne devient pas rigoureuse.

5. Le besoin criant d’un cadre légal et d’infrastructures adaptées

a. Des infrastructures urbaines encore inadaptées

L’une des principales limites actuelles de la mobilité douce est l’insuffisance des aménagements. Beaucoup de villes françaises ne disposent pas encore :

• de pistes cyclables continues et sécurisées,

• de zones piétonnes protégées,

• de règles de circulation clairement indiquées pour les nouveaux engins.

b. Des propositions concrètes pour sécuriser la mobilité douce

Repenser l’aménagement urbain : créer des voies dédiées séparées de la chaussée comme dans certains pays scandinaves.

Faire respecter les règles : intensifier les contrôles et les sanctions contre les comportements dangereux. À ce titre, certaines villes commencent à montrer l’exemple : à Arcachon, une charte de bonne conduite a été mise en place pour encadrer l’usage des mobilités douces. La police municipale veille à son application et verbalise les infractions. En mai 2025, une dizaine d’infractions par jour sont sanctionnées, avec des amendes pouvant atteindre 750 euros, notamment pour des infractions graves comme le non-respect d’un stop.

Encadrer les opérateurs : imposer des normes de stationnement, de sécurité et de recyclage aux entreprises de free-floating.

Informer et former les utilisateurs : promouvoir une véritable culture du partage de la voie publique.

6. Matériel recommandé pour une pratique responsable

Adopter la mobilité douce ne se limite pas à choisir un mode de transport écologique : il faut aussi assurer sa sécurité, son confort et la protection de son équipement. Pour une pratique urbaine responsable et durable de la trottinette ou du vélo électrique, voici une sélection d’accessoires essentiels à envisager :

Un casque urbain sécurisé et élégant : pour vos déplacements quotidiens, le port du casque est vivement recommandé, notamment dans les environnements urbains denses où les risques de collision sont accrus. Le casque CASR Style se distingue par sa visière intégrée, idéale pour les journées ensoleillées, ainsi que ses caches-oreilles amovibles qui protègent du froid. Certifié EPI, il offre un haut niveau de sécurité tout en conservant une esthétique sobre et moderne. Voir le casque (lien sponsorisé Amazon)..

Des gants tactiles renforcés pour une meilleure maîtrise : en cas de chute, les mains sont souvent les premières touchées. Les gants SAWANS combinent protection des phalanges, paume antidérapante et matière respirante. Idéals pour les utilisateurs de vélo, trottinette ou même skateboard électrique, ils sont également compatibles avec les écrans tactiles, permettant de consulter un GPS sans avoir à les retirer. Découvrir ces gants multifonctions maintenant (lien sponsorisé Amazon).

Le vol de trottinette ou de vélo électrique reste un problème majeur en ville. Le cadenas KOMABLEN est conçu pour résister aux tentatives de sciage, de coupe et de perçage, grâce à une chaîne en acier allié renforcé. Sa longueur ajustable et sa flexibilité permettent de l’attacher à de nombreux supports. De plus, il est protégé contre les rayures et dispose d’un revêtement silicone pour plus de confort à l’usage. Consulter cet antivol efficace maintenant (lien sponsorisé Amazon).

7. Faut-il aller jusqu’à interdire certains engins ?

Face à une cohabitation de plus en plus tendue entre les différents usagers de la voie publique, certains évoquent la possibilité d’interdire certains engins de mobilité douce. C’est déjà le cas à Paris, où les trottinettes électriques en libre-service ont été retirées de la circulation après de nombreux incidents et plaintes de riverains.

Mais au-delà des problématiques de sécurité routière, c’est aussi le risque lié aux batteries lithium-ion qui suscite des inquiétudes. Bien que les cas d’explosion ou d’incendie restent rares, ils sont réels, notamment lorsqu’un engin est entreposé ou rechargé dans des espaces clos comme les immeubles collectifs, les caves ou les transports en commun. Ces incidents, parfois spectaculaires, soulignent l’urgence de réfléchir à un encadrement rigoureux de l’usage de ces appareils.

Ces risques pourraient justifier l’instauration d’une réglementation plus contraignante, notamment en matière de stationnement intérieur, de conditions de recharge, ou d’interdiction de certains engins dans des lieux publics clos. Une telle réglementation viserait à prévenir les accidents tout en responsabilisant les utilisateurs et les fabricants.

Dans cette optique, la réflexion ne peut se limiter aux seuls deux-roues. Les batteries des voitures électriques sont concernées par les mêmes problématiques, bien que leurs systèmes de protection soient souvent plus avancés. Il devient donc nécessaire d’intégrer l’ensemble des véhicules électriques à une stratégie cohérente de gestion des risques, qui prenne en compte la sécurité, l’environnement et la cohabitation urbaine.

8. Cohabitation, responsabilité et régulation

La mobilité douce est une formidable opportunité pour transformer nos villes, à condition qu’elle soit encadrée. L’avenir de la mobilité urbaine ne peut être ni tout voiture, ni tout vélo ou trottinette. Il repose sur une cohabitation intelligente, où chaque usager respecte les autres et partage l’espace dans le calme et la sécurité.

Adopter une conduite responsable, respecter les piétons, porter les bons équipements et rester vigilant sont les clés d’une mobilité douce… vraiment douce.

9. Points à retenir

La mobilité douce regroupe les modes de transport non motorisés ou à motorisation électrique légère (vélo, trottinette, gyroroue…).

Son développement rapide est soutenu par des politiques publiques mais dépasse souvent les capacités actuelles des infrastructures urbaines.

Les comportements à risque (circulation sur trottoir, stationnement anarchique, agressivité) se multiplient.

Les batteries lithium-ion présentent des risques d’incendie, notamment dans les espaces clos mal ventilés.

Des infrastructures sécurisées, des règles claires et une meilleure formation des usagers sont indispensables.

Des équipements de sécurité adaptés (casque, gants, antivol) doivent être promus pour une pratique responsable.

L’interdiction de certains engins pourrait être envisagée dans des contextes de cohabitation trop conflictuelle ou de risque élevé.

Une réglementation plus contraignante sur le stockage et la recharge des engins électriques est nécessaire.

La cohabitation apaisée passe par la responsabilité de chacun, le respect des règles et une régulation adaptée.

10. Liens utiles

• Un exemple concret de politique locale visant à réguler l’usage des mobilités douces. À Arcachon, la mairie serre la vis sur les incivilités à vélo, comme l’explique cet article publié sur Le Figaro : « Nous sommes à une dizaine de contraventions par jour ».

• Pour en savoir plus sur la pollution causée par les trottinettes électriques dans le Vieux-Port de Marseille, consultez cet article de RMC/BFMTV qui offre un éclairage détaillé sur les conséquences environnementales du jet de trottinettes dans la mer, notamment la pollution chimique due aux batteries au lithium et aux composants électroniques.

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